Dernier jour de l'an 23.

Ouf, j'ai craqué un bon coup et pleuré ma fille, absente de ma vie...morte.

J'avais jusque là l'impression que ça allait, que je ne la ressentais plus cette absence là...la "douce peine" semblait s'installer, l'habitude du manque devenait

Mais la détresse-tristesse  de fond remonte à l'occasion de ces festivités de fin d'année, Noël puis la fin , heure du bilan, de d se retourner vers le passé ou elle n'est pas , plus...et surtout le début d'une autre année, ou elle ne sera pas , elle manque d'avance à chaque bon moment

C'est une photo qui a déclenché, une photo chez ma mère,hier, celle où elle est petite fille, allongée sur moi, triste, dans mes bras...elle a une casquette.Banale photo d'été,pourquoi, encadrée très  simplement, dans la pile des cadres du salon de ma mère, ôtés pour les travaux. J'en ai remis quelques uns sur le mur où la moitie des gens sont morts (ben oui, très âgée elle a vu mourir plein de gens de sa famille...triste privilège de la longévité!)et ma mère a beaucoup de mal à avoir ces photos sous ses yeux.Elle a pleuré. Je crains qu'elle ne déserte le petit salon pour cette raison. Mais je crois que c'est bien de les ré afficher...

Et j'ai repensé à cette photo empilée sous les autres, cette nuit, dans ce demi-sommeil où mes défenses tombent un peu... décarapaçonnée par la nuit...

Et voilà, l'émotion et les sanglots secs secouent me poitrine.C'est bien.C'était  trop bizarre de ne rien ressentir, de tout avoir de  cadenassé au creux du ventre.De vivre en faisant comme si...

Alors que je me demande,en ce matin du dernier jour de cette année, comment elle aurait été cette année si Emmanuelle était avec nous, vivante,heureuse, et comment je serais , moi, si je n'avais pas vécu cette tragédie qui m'a changée à tout jamais et pas pour le meilleur ...

Et comment serait ma famille si ma petite sœur n'était pas morte à 18 ans un matin de Noël , sur la route des vacances...

Super, je pleure sur mon clavier.