Les jours de pluie ne reviendront pas- Elisabeth de Gentil-Baichis , Virginie COEDELO

Editeur:Virginie et Elisabeth ont toutes les deux dû faire face au suicide, de la mère pour l'une, de la fille pour l'autre. Pendant une année, elles ont écrit une lettre chaque mois à leur absente, dans laquelle elles parlent de leurs émotions. Elles racontent comment elles ont fait face à ce deuil particulier et comment elles se sont relevées.

***********************************************************************

Je l'ai emprunté à la bibliothèque de l'asso...ça m'évite l'achat.

Je lis janvier. Je pleure.Je mesure ma douleur cadenassée bien au fond...

Je lis février. Je pleure encore. Je LA pleure. Je me pleure.Je me pleure dessus.

Je lis mars et c'est grandes eaux.

Là, je fais une pause...

Je lis avril et entre l'ode à la mère imaginée et les questions à la fille envolée, je ne pleure pas.

En Mai, tu nais...En mai ,Elle ne me souhaite plus ma fête, moi, sa "petite "maman"...Je m'essaie au Tu mais ça ne marche pas.Du tout...Tu vois, ça marche pas...

Juin, je lis juin et je pleure sur juin...Elles décrivent leur juin et je pleure .

Heureusement que je le lis à petites doses...impossible à lire d'une traite...

Le reste de l'année, je pleure moins.

Je me sens plus proche du chagrin cadenassé de la fille que du chagrin dépassé de la mère...Comme quoi la distinction entre qui a perdu qui n'est pas toujours la plus pertinente.C'est une façon de vivre la perte qui prédomine.

La vie redevenue lumineuse et légère de la maman qui se débrouille plutôt bien avec le souvenir de sa fille suicidée...me fait mal , par comparaison...je suis si loin de ça...

Une idée:Une lettre à ma fille chaque mois...écrite en TU... est ce un projet, un exercice...une occasion?Janvier arrive, me décider vite...Acheter un cahier?Je ne crois pas être capable de lui écrire à ma disparue si disparue...ça me ferait du bien? ça me ferait du mal? un mal pour un bien?Qui sait...

Se relever d'un deuil? Comme on se relève d'un accouchement?