Mai.

Mai est toujours un mois compliqué à vivre.Fêter sa naissance en sachant la fin de l’histoire...j'appréhende un peu même si j'ai l'habitude depuis...

J'ai remis un mini petit autel ,dans ma maison,avec  une photo de ma fille, une petite bougie , n'allumée qu'aujourd’hui...une mini peluche mouton orange symbole d'Elle...un lézard qu'elle avait acheté lors de ses dernières vacances .

Voilà.

Je pense à elle quand je retrouve des objets, que je me dis contemporains de sa vie...drôle de façon de penser...

Je m'en défais petit à petit ,des objets lui ayant appartenu... un après l'autre, couche après couche, comme un oignon qui se déshabille et bientôt il n'en restera rien.

Je n'ai pas encore trié les cartons avec ses affaires...il me faut du temps et me sentir disposée à...Là, je déballe des cartons au kilomètre, sans états d’âme. Un carton de mon père, un carton de ma sœur, un petit carton de mon mari, une pochette de ma belle-mère, un petit carton de ma mamie et ...bien sûr plusieurs cartons de ma fille. Je constate mon attachement démesuré aux objets, aux choses...du passé...

Ça me passe un peu.

Une grande étagère entière d'albums photos,alors qu'il y a bien longtemps que je ne fais plus d'albums...reliques de ma vie d'avant...et encore 2 cartons d'albums pas déballés...et encore des cartons d'affaires de ma fille attendent...Il y a une grande différence entre ses vraies affaires et les choses liées à sa mort, après, au cimetière , aux rituels...J'ai deux vies.

Pleurer un coup sur le passé, révolu et devenu inaccessible pour moi...Le passé qui ne passe pas. Le passé qui m'est inaccessible, tout souvenir bloqué.Ou je suis folle ou c'est pathologique, ces souvenirs perdus inaccessibles...Je suis malade?

( Billet écrit en début de mois et oublié dans mes brouillons et retrouvés en ré écrivant hier, pour son anniversaire.)