Lundi.

Publié le par Emmanne

Je n'y suis pas allée. J'ai reculé devant l'obstacle.Mon bureau ne m'a pas vue...mes collègues non plus.

C'est vrai, je ne suis pas malade...enfin pas au sens restrictif...j'ai l'air d'aller à peu près bien vu de l'extérieur,même pour mes très proches.. l'illusion est presque parfaite au point que je m'illusionne moi même...mais à l'intérieur , si on s'y penche vraiment,c'est encore la grande misère du malheur pas digéré du tout au fond...

J'ai pas eu la présence d'esprit,d'expliquer à la docteure, que notre cérémonie d'hommage, de co mémoration est une bonne chose pour nous, un point d'appui pour le reste de l'année à vivre.

Ni que si nous, on est si attachés aux rituels, au partage et aux mots... c'est en réaction au deuil silencieux solitaire après la mort de ma soeur.

J'avais pas prévu de craquer devant la médecin en évoquant les prélèvements d'organes, pas du tout prévu d'en parler même...Elle écoute et comprend, même si elle ne partage pas toutes mes idées...

J'ai pu lui dire que mon deuil, j'en prenais soin, qu'il évoluait... mais que ce qui restait encore très actif,radioactif... c'est la composante possiblement traumatique des prélèvements d'organes.

Bref, elle a prolongé mon arrêt de travail d'une semaine.C'est le second arrêt le plus long...après les quelques semaines d'après la tragédie.Ah, non, l'arrachement osseux chevillesque avait duré plus longtemps...

Repos, repos, repos...pour contrer ruminations,ressassement, regrets , remords et autres pensées en boucle.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article