Renard, chialage et néant.

Mauvaise journée qui démarre par les soubresauts du renard lové dans ma poitrine, ce renard qui s'agite et gigote ...me secoues ...Je sanglote sec...ça fait mal...

Le manque d’Emmanuelle me déchire au matin, au lit...pas encore levée...et  je ne sais plus quelle pensée a ouvert la vanne...de ces pensées du demi-sommeil ,mal contrôlées... évanescentes . Fantomatiques?

Je suis presque contente de réussir à pleurer... enfin...

Jour humide...

Les petites roses mauves...la composition , la jacinthe rose... je chiale.

Le cadeau que je ne lui achète pas. Je chiale.

Je pense "ma petite poulette", je pleure.

Sa soeur a des soucis de boulot, son frère a des soucis de couple, Elle n'a de soucis de rien, je pleure.

Chercher un cadeau pour bébé, Elle n'a pas eu de bébé... je mouche.

Journée chialerie de manque. C 'est l'esprit de Noël.Emmanuelle manque pire à Noël.

Je suis encore loin de pouvoir me réjouir qu'Elle ait existé...c'est un de mes prochains chantiers...pouvoir me dire le bonheur de l'avoir eue comme fille... pour l'instant c'est le malheur de la perdre, morte...

L'idée de ma fille, la représentation, le lien intérieur, la présence secrète ...je m'en fous, je la veux , Elle...

Le néant demeure.Ça doit être pour ça que je suis si incapable de lui parler...j'envie presque celles qui le font avec simplicité.. converser avec l'enfant disparue, inventer des réponses, garder le lien vivant...

Je suis sèche de vide et d’absence.

A force de guetter la rechute de moral...elle a fini par advenir...le cycle du chagrin se réinstalle, normal...