Reprise du travail ...quelqu'un peut me dire pourquoi?

Billet de l’humeur du jour:A quoi bon?

A quoi bon aller bosser demain ? Pas envie de voir mes collègues mais vraiment pas envie...pas envie de montrer ma toujours béante blessure de maman endeuillée...et pas envie non plus de surjouer le ça-va- bien... comme me le conseille une amie , compagne de route de deuil, québécoise de son état...

Je sais... faut bien manger et payer les impôts...! Mais quel sens y a t il à aller travailler...? Même si je vais assez mieux pour ne plus être submergée par la douleur du manque de ma fille...je ne vais pas assez bien pour retrouver le plaisir du travail bien fait... ni pour m'y engager à fond... Je suis en deuil, même au bureau...Ça me fatigue, prenant toute l'énergie que je peux péniblement reconstituer...mais si je ne travaillais pas, je ferai quoi de mes heures?Et je mangerais des cailloux?

Ce dernier jour de vacances est propice aux questionnements existentiels...

Je ne suis allée que 2 fois au cimetière cette semaine, ça s'espace spontanément...ça me triste ...j'ai déposé mes petits rosiers fleuris ce soir...j'ai même plus pleuré... à quoi bon...

Mon amie ,psy sco,m'a reçue pour un thé au soleil...Que c'est agréable... et le soleil et l'amitié....!J'ai pu évoquer en deux phrases, Emmanuelle et la fatigue du deuil... je suis déçue de moi... de ne pas avoir saisi l'occasion de parler vrai avec elle, c'est la meilleure oreille de mon entourage...Elle me parle d'un auteur extra ordinaire... Irvin Yalom. j'ai lu les 2 livres qu'elle évoque et je les avais appréciés énormément...il y a des pages sur la mort et le deuil époustouflantes de justesse...Ça me donne envie de le relire, cet auteur...

Je traine ce soir ... à écrire ici, à lire les messages sur les forums de deuil,à répondre aux compagnes d’infortune...je recule au maximum le moment de me coucher...

Je suis comme une écolière angoissée de faire sa rentrée...je ne vais pas dormir cette nuit...ou si peu...je vais alterner pensées sur le boulot et pensées tristes sur ma fille-morte... et l'effet que ça me fait, encore et toujours...alterner des pensées d'un passé infiniment regretté et des pensées d'un futur angoissant...