D'enmêmetemps à etpuis...

Entre Noël et jour de l'an, quelle place pour le deuil?

Tout le monde a l'air de trouver normal que j'aille mieux cette année... ça me fait bizarre, moi qui sait tout le chemin parcouru et la somme de détresse et larmes derrière moi et encore devant...

Y'a que moi qui suis étonnémerveillée de ce progrès?

Qui est encore capable de m'adresser un mot où transparait Emmanuelle, en dehors de son frère et sa sœur?La solitude de la deuilleuse qui va mieux me pèse.

Je me replie sur ma peine ...ou  les autres n'évoquent plus rien...et me laissent dans ma misère?

Après avoir culpabilisé d'aller mieux, puis culpabilisé de ne pas culpabiliser d'aller moins mal...je quémande encore les félicitations du jury?

Un grand kir royal et les émotions fusent et débordent.Après je dors bien...Si j’essayais de me somniférer au champagne, ça marcherait, vous croyez? J'ai les neurones sensibles au blanc...et au mal de tête qui va bien avec.. ça anesthésie la douleur mais ça colle une casquette plombée...

Je me suis dit que , cette semaine,j'allais me donner un grand rendez vous avec ma souffrance,  à grands coups de photos et de vidéos... Pleurer ma fille me fera du bien.. il faut savoir se faire du triste pour savourer la vie ensuite, je crois..?!Pour faire co-exister, sans culpabilité, mieux et pas pire...c 'est essentiel de pouvoir le partager, au moins un peu, avec quelques proches...ça se fait rare...malheureusement.Et c'est la norme, il parait...

Je passe du en même temps au successivement... les émotions contrastées ne se mélangent plus aussi durement...je passe du  éternellement infiniment triste avec des éclats de joie... à triste,infiniment, PUIS, heureuse un peu, l'un après l'autre...

Si j'avais de l'argent, je m'offrirai des séances d'EMDR, de IMO ou TAT? Il parait que ça aide....