Oubli.

Après coup, j'aime bien avoir craqué brièvement en pensant à ma fille au détour d''enchainements de pensées improbables car ça me rassure sur l'oubli qui n'est pas total. Sur le moment ,j'aime pas trop avoir la larme spontanée.

Parceque les souvenirs se floutent et s'estompent en même temps que la souffrance se dilue et je déteste ça.Une forme d'oubli s’instaure malgré nous, malgré moi.

Paceque je le craignais depuis les débuts,je le savais...cet oubli normal que je combattais de toutes mes forces.

C'est donc ça faire son deuil...

C'est donc ça la "douce peine" de  Montbourquette.

Voilà, j'ai trouvé, je ne suis plus que discrètement triste... sobrement triste , bien loin des raz de marée dantesques des débuts...

J'évite désormais de m'approcher trop du bord du précipice.L'évitement est une stratégie, pas la meilleure... la mienne en ce moment.Mais je ne peux pas toujours éviter.

Croiser une photo de Manue, ado , et moi,enlacées, me semble anachronique.J'ai donc été cette maman heureuse?

Je ne suis rien d'une Frida Kahlo qui sublimerait sa douleur.Qui vivrait passionnément...

Mais je m'en fous quand même du 14 juillet,comme je me fous un peu de tout, de tout  ce qui n'est pas mon cercle essentiel.Mon existence se rabougrie et ne se déploie plus.

Mais je vis bien, je vis, bien...La vie gagne, apparement.

Si je ne pense pas à Emmanuelle.Enfin pas trop.

Charlotte Valandrey , morte aujourdhui, elle attendait un autre nouveau coeur.Je me souviens de mon  malaise à la lecture de son livre: De coeur inconnu.Troublée.2011 en même temps.Phase de recherche intense.J'avais très envie d' croire. j' y crois pas.