Des nouvelles du front.

Publié le par Emmanne

J'ai fêté mon anniversaire et déjà c'est du passé très passé... il n’en reste rien...que le vague écho de l'amitié et de l'amour ...c'est déjà ça de gagné sur la desespérance rance.

Je me traine comme une âme en peine, moi qui ne crois pas aux âmes,mais  l'image est parlante...je la garde.Je fais ce que je veux.A cet endroit là en tous cas...

J'ai commencé hier mon tome 83 des aventures pas drôles d'une maman en deuil...Bientôt 9 ans de deuil et 83 carnets de deuil noircis ou coloris... puisque j'écris de toutes les couleurs...Mais qu'est ce que je peux bien avoir à  écrire encore et encore?La source se tarit mais ne disparait pas. Le chagrin comme point d'origine d'une écriture entristée qui tente d'user la peine et le manque, de mettre en lumière les présences amicales ou familiales ou virtuelles qui me portent et de lister les actions que je suis encore en capacité de faire, chaque jour.

Que dieu fait. Ou ne fait pas.

Sur le front du deuil, j'attaque le quatrième sous sol...je creuse, je fore, j'exhume...

J'ai écrit des réponses aux questions d'une journaliste pour un article  :Mon témoignage sur un  chemin de deuil d'enfant après des  prélèvements d’organes.J'ai tout fait facilement, sauf la partie où je raconte ce qui nous est, ce qui lui est arrivé...Je dois corriger la première mouture.

Bouleversée tellement que grosse insomnie,nausée, gros rhume, mal au ventre...malade physiquement quoi...rien que de me confronter aux mots du deuil ou du faux "don". Je mesure mon habileté à fourrer tout ça partiellement de coté évitant une brutale immersion dans la douleur brute.Je suis une évitante douée.Ça ne dure pas infiniment.

Je déteste quand mon corps parle pour moi...se fait porte-parole.Je croyais avoir apprivoisé l'horreur... Ben non.

 

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