V d'ABCDeuil

Publié le par Emmanne

V comme vendredi.

L'accident a eu lieu un vendredi. C'était un cinq. C'est parfois pire pour moi le cinq. Pas tout à fait. Le temps du cinq-six est coagulé ensemble inextricablement, c'est une bulle hors du temps, hors du sens, hors de la vie, hors de l'humanité habituelle. Tout a été pulvérisé un vendredi. Sa vie, ma vie, nos vies, l'univers … Mais comment l'univers peut-il continuer à tourner normalement alors qu'elle n'est plus là ?

V comme violence.

Cet accident tragique et cette mort injuste sont d'une violence inouïe pour moi, sa mère , pour sa sœur, pour son frère, pour son chéri, pour ses grands-parents qui ont vu mourir une fille puis une petite-fille, pour ses meilleures amies et amis, ses oncles et tantes, pour tous ceux qui l’ aimaient…

V comme vivre. Puisqu'il faudra bien vivre un jour, et pas seulement lui survivre. Parce qu'elle, elle aurait tellement aimé la vivre, sa vie, avec ses joies et ses peines, qu'on le lui doit, de vivre, pour nous mais aussi pour elle. De grands bonheurs l'attendaient et sa vie a été brisée, interrompue, fracassée.

Lui sur vivre est une douleur impartageable.

V comme Vie.

Elle est restée un moment aux frontières de la vie…aux portes de la mort...mais encore du coté de la Vie... pour quelques heures...précieuses heures...

V comme vie.

Le gain de vie des greffés ne me concerne pas, tant mieux pour eux, pour leur famille, mais je ne peux pas penser à eux.Je suis de l'autre coté... seule.. avec la mort...avec ma morte...

V comme visage, ce visage, son pauvre petit visage…

Publié dans ABCDeuil

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